17.09.25

Black Friday 2025 : la to-do list technique pour les E-commerçants

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Black Friday rime avec pic de trafic sur vos site e-commerce. En 2023, les ventes en ligne du Black Friday ont atteint 70,9 milliards $ dans le monde. Une minute de panne coûte en moyenne 5 600 $ de recette en moins. Anticiper techniquement et préparer son site pour le Black Friday 2025 n’est plus une option : c’est un levier de chiffre d’affaires et une sécurité contre les incidents.

Chez Sutunam, on vous accompagne sur vos projets digitaux et nous calibrons votre site e-commerce pour les fortes périodes de trafic. Obtenez un audit gratuit pour vérifier la capacité de montée en charge de votre boutique en ligne.

Tester et anticiper la montée en charge

Construire un plan de tests de charge fondé sur vos données 2024

Il faut s’assurer que votre site peut tenir la charge. Cela commence par un plan de tests de montée en charge, basé sur vos chiffres de trafic les plus élevés de 2024. L’idée est de simuler des visiteurs en masse sur toutes les étapes clés du parcours (page liste, fiche produit, ajout au panier, paiement), pour voir comment votre site réagit.

Dans un premier temps, on vérifie que l’infrastructure tient au moins le double de votre pic historique. Puis on pousse plus loin, jusqu’à x5 voire x10, pour repérer les limites réelles de votre plateforme. Ce test permet d’anticiper les points faibles, qu’ils soient côté CPU, mémoire, base de données ou réseau.

En parallèle, vous devez définir des règles d’autoscaling intelligentes, par exemple : “ajouter une instance si le CPU dépasse 75 % pendant 5 minutes”. Mais attention : il y a toujours un petit délai avant qu’il n’entre en action. C’est pourquoi il est fortement conseillé de sur-provisionner manuellement vos ressources quelques heures avant les pics attendus : vous partez ainsi avec de la marge, au lieu de subir le trafic en espérant que les serveurs réagiront à temps.

Outiller les stress tests : JMeter, Locust et APM

Pour tester la résistance de votre site, vous avez besoin d’outils capables de simuler un vrai trafic utilisateur. C’est exactement ce que permettent des solutions comme JMeter ou Locust :ils créent des vagues de visiteurs virtuels qui reproduisent les actions de vrais clients : consulter une page catégorie, afficher un produit, ajouter au panier, valider la commande… Il ne s’agit pas juste d’envoyer des requêtes en boucle, mais bien de simuler des parcours d’achat complets.

Une fois le test lancé, vous devez analyser ce qui se passe. C’est là qu’interviennent les outils d’APM (Application Performance Monitoring) comme NewRelic ou Datadog. Ils vous donnent une vue en temps réel sur les performances de chaque composant de votre site : charge CPU, lenteurs SQL, saturation mémoire, ou problèmes de cache. Grâce à ces données, vous pouvez repérer les points de friction avant qu’ils ne deviennent bloquants.

Garantir la scalabilité de l’infrastructure

Autoscaling cloud et coordination avec l’hébergeur

Pour tenir la charge, votre site e-commerce doit pouvoir « grandir » automatiquement selon le trafic, comme si vous ajoutiez de nouveaux serveurs à la volée. C’est ce que permet une architecture cloud bien pensée. Des fournisseurs comme AWS, Azure, Google Cloud ou Adobe Commerce Cloud proposent cette capacité. Mais cela ne fonctionne pas sans préparation. Par exemple, Adobe exige que vous signaliez à l’avance si vous avez besoin de plus de ressources pour Black Friday, au moins 48 heures avant.

Il est aussi essentiel de tester à l’avance que ce système d’autoscaling fonctionne vraiment : que de nouvelles ressources soient bien activées quand certaines limites sont atteintes (ex. CPU > 70 %, RAM > 75 %). Toutefois, plutôt que de compter uniquement sur cette montée automatique (qui prend quelques minutes à réagir), il est recommandé de déclencher manuellement l’ajout de ressources quelques heures avant les pics de trafic. Cela permet de garantir une stabilité immédiate dès le début du rush, sans attendre que le système s’adapte tout seul.

Optimisation cache, CDN et base de données

Chaque seconde de chargement en plus peut faire perdre jusqu’à 4,42 % de taux de conversion (PerspectiveTeam). Pour éviter ça, vous devez travailler sur plusieurs fronts.

D’abord, installez un CDN (Content Delivery Network). C’est un réseau de serveurs répartis dans le monde qui livre automatiquement vos images, fichiers CSS ou JavaScript depuis le point le plus proche de l’utilisateur. Il y a moins de distance à parcourir pour les données, donc plus de rapidité.

Ensuite, activez le cache HTTP sur votre site, via Varnish par exemple. Cela permet de stocker des versions “prêtes à l’emploi” de vos pages pour les visiteurs, sans avoir à les générer à chaque clic. Le serveur gagne ainsi en réactivité.

Enfin, du côté de la base de données, vérifiez que toutes les requêtes soient optimisées : ajoutez des index pour accélérer les recherches, traquez les requêtes lentes, et si besoin, mettez en place des “réplicas de lecture” (des copies de votre base qui absorbent une partie des consultations et soulagent le serveur principal).

Sécuriser le checkout et le paiement

Checkout simplifié, multi-paiement et tests sous charge

Le checkout, c’est l’étape la plus sensible : cette étape doit être fluide, rapide, et testée sous forte charge. Côté expérience, facilitez au maximum le passage à l’acte : autorisez le mode invité (ne forcez pas la création de compte), limitez les champs à remplir, et proposez des options de paiement rapides comme Apple Pay, Google Pay ou PayPal. Ces solutions permettent de valider un achat en un clic, sans sortir la carte bancaire.

Enfin, pensez à votre PSP (prestataire de paiement). Peut-il encaisser un volume 10 fois supérieur à la normale ? Certains prestataires limitent le nombre de transactions par seconde : contactez-les en amont pour augmenter les plafonds si nécessaire. Car même si votre site tient le choc, une API de paiement lente ou bloquée peut faire s’écrouler toute la chaîne au moment décisif.

Queue virtuelle et anti-bug de paiement

Pour éviter le ralentissement du système lors de la finalisation de la commande, vous pouvez mettre en place une file d’attente virtuelle (ou “queueing system”). Ce mécanisme temporise l’accès au checkout : les visiteurs sont placés dans une salle d’attente numérique pendant quelques secondes ou minutes, et ne sont autorisés à poursuivre leur paiement que lorsque la capacité le permet. Mieux vaut attendre 30 secondes que perdre toute la commande à cause d’un crash.

En parallèle, il est indispensable de tester le comportement de votre API de paiement en condition réelle : combien de transactions peut-elle absorber par minute ? Que se passe-t-il en cas de surcharge ? Et surtout, prévoyez un plan B : un second prestataire de paiement prêt à prendre le relais si le principal devient indisponible. Magento, Shopify et d’autres plateformes permettent souvent de basculer manuellement ou automatiquement vers une solution de secours.

Surveillance, bots et plans de secours

Monitoring 24/7 et alertes temps réel

Mettez en place un monitoring 24/7 qui surveille l’ensemble de votre infrastructure, en temps réel. Vous pouvez utiliser des outils comme Datadog, NewRelic ou CloudWatch pour suivre vos indicateurs clés (ou KPIs) : le taux d’erreurs HTTP (en particulier les 500), la charge CPU des serveurs, la mémoire utilisée, le temps de réponse moyen des pages, les latences des API tierces, etc.

Configurez des alertes intelligentes : par exemple, un SMS ou un message Slack si les erreurs 5xx dépassent 1 %, ou si le temps de réponse explose soudainement. L’objectif est de réagir avant que les utilisateurs ne soient réellement impactés.

Et surtout, prévoyez une équipe d’astreinte. Ce n’est pas le moment de laisser les systèmes seuls : il doit toujours y avoir une personne (ou une équipe) prête à intervenir, jour et nuit, pour corriger un incident en quelques minutes. En cas de doute, mobilisez aussi votre hébergeur ou prestataire d’infogérance.

Protection anti-bots et freeze des changements

Lors du Black Friday, jusqu’à 29 % des connexions peuvent provenir de bots (LeadsBridge) : il peut s’agir de scrapers concurrents, de tentatives de fraude, ou simplement de scripts mal configurés qui surchargent votre site.

Ce trafic inutile ou malveillant consomme vos ressources serveurs au détriment des vrais clients. Pour le contrer, mettez à jour votre WAF (Web Application Firewall) et installez une solution anti-bot avancée comme DataDome ou PerimeterX. Ces outils sont capables de faire la différence entre un humain réel et un robot, et de bloquer automatiquement les comportements suspects.

Par ailleurs, adoptez une discipline stricte de “code freeze” : à partir de quelques jours avant Black Friday, plus aucun changement ne doit être déployé en production. Pas de mise à jour, pas de nouveau module, pas de “dernière minute” technique. Même une petite modification peut introduire un bug ou un comportement inattendu. La stabilité doit primer. Tout ce qui n’a pas été testé et validé avant la période critique doit être reporté.

À propos de Réhane R.